Bry-sur-Marne, «village aux portes de Paris», de moins en moins de biens à vendre

« Ici, c’est encore un village aux portes de Paris », lance à la cantonade un agent immobilier. À Bry-sur-Marne, petite commune de plus de 16 000 âmes, accolée à la Marne et face au Perreux-sur-Marne, l’immobilier, comme sur une bonne partie du Val-de-Marne, tutoie les sommets. La présence de la gare de RER A, la proximité de l’autoroute A4, sans compter cet esprit village avec la rue centrale, Grand rue Charles-de-Gaulle, très commerçante, donnent au lieu un charme certain. « C’est une des villes les moins urbanisées du département. Les gens recherchent le côté briard », constate Alexandre Arga, le gérant de l’agence Orpi.

Malgré tout, les prix ont connu une légère baisse de 4,5 % cette année, selon le dernier baromètre de notre partenaire Meilleurs agents. « Les chiffres, on leur fait dire ce que l’on veut », balaie Alexandre Arga, qui a réalisé sa meilleure année l’année dernière alors qu’il exerce sur la commune depuis 15 ans. Quand on lui évoque cette légère baisse des prix, il hausse les épaules : « Le vrai souci, c’est que l’on a de moins en moins de biens à vendre. Pour la baisse, on ne la voit pas. » D’autres professionnels arrivent au même constat.

Sur trois ans, les prix progressent de 3,9 %

D’ailleurs, sur trois ans, les prix progressent de 3,9 %. « Pour acheter une maison, les biens les plus recherchés, il faut compter au minimum 800 000 euros dans certains quartiers, estime une autre professionnelle. Voici cinq ans, il fallait payer entre 550 000 et 600 000 euros. » Laurence Jourdan, patronne de l’agence indépendante Saint-Louis, fait peu ou prou le même constat : « J’ai estimé deux maisons que j’avais vendues en 2016 et 2018. La première a pris 150 000 euros, la seconde 200 000 ! »

La pandémie a clairement changé les demandes des futurs acheteurs et, comme sur de nombreuses communes de la petite couronne, des habitants de Paris ou des villes accolées à la capitale s’éloignent pour avoir plus de place. Les prix ont suivi. En gros, pour un pavillon, il faut compter en moyenne 5 998 euros du mètre carré. « Dans le secteur Carnot, certains biens partent avec des prix de 9 000 à 11 000 euros le mètre carré, calcule Laurence Jourdan. Au-delà, c’est compliqué. » Dans d’autres quartiers, les prix demeurent plus abordables et on peut trouver des maisons de 110 mètres carrés autour des 650 000 euros.

« On arrive à une sorte de plafond malgré tout »

« On arrive à une sorte de plafond malgré tout », admet un autre professionnel. « Depuis quelques mois, certaines offres rencontrent peu de demande », reconnaît Bruno Letang, patron de l’agence Letang, qui officie sur la commune et celle du Perreux. « C’est quand même très cher. » En clair, certains acheteurs rechignent à mettre autant pour des maisons un peu plus éloignées de la capitale. « Au-dessus de plus de 1,2 million d’euros, cela peut demander du temps », ajoute l’un d’eux. Dans une agence, une vendeuse a d’ailleurs dû mal à comprendre pourquoi une maison ne se vend pas. « Passé un certain prix, les clients sont très pointilleux et cherchent la maison parfaite, estime-t-elle. Il faut toujours faire des concessions. »



Là encore, tout est relatif puisque dans une autre agence, une maison à un peu plus d’un million d’euros est partie en trois jours. « Il y avait même trois offres au prix », ajoute l’expert.

Autre constat, les petits appartements, du studio au deux-pièces, denrées rares, se vendent bien. Il faut compter 4 702 euros du mètre carré en moyenne. « Les biens plus grands sont plus compliqués à vendre, détaille un agent. Surtout, il faut un balcon ou une terrasse. Depuis les confinements, les clients veulent pouvoir avoir un accès extérieur pour respirer. » Du coup, certains appartements trouvent plus difficilement preneur et certains vendeurs doivent revoir leur ambition à la baisse. Et cela tire la moyenne des prix vers le bas, surtout que la vente des maisons représente 38 % du marché.