Crèche de Noël à Bry-sur-Marne

« Cela rassemble au-delà des croyances »

Symbole culturel ou cultuel ? Il n’est pas si simple de s’y retrouver. Éric Landot, avocat en droit public, rappelle les grandes règles : « Le juge a essayé de faire une distinction. Avoir une crèche dans un bâtiment « ordinaire », comme dans un Ehpad, par exemple, ne pose pas de problème, sous réserve que cela ne se traduise pas par de la propagande religieuse.

Mais dans un bâtiment public, comme dans une mairie, un hôtel de département, ou de région, c’est interdit (à l’exception de l’Alsace et la Moselle)… Interdit, à moins de prouver que l’on s’appuie sur une tradition culturelle, comme en Provence, par exemple, avec les santons. »

En 2015, l’Association des maires de France (AMF) avait produit un vade-mecum sur la laïcité, estimant que la présence de crèches de Noël dans l’enceinte des mairies n’était pas compatible avec la laïcité, s’attirant illico les protestations des maires de Béziers et de Nice, Robert Ménard et Christian Estrosi.

« L’Association des maires de France n’a pas à faire d’ingérence dans les affaires communales. C’est du ressort du contrat social local, et ensuite à la jurisprudence de s’appliquer », commente aujourd’hui David Lisnard, maire (LR) de Cannes et président de l’AMF depuis un an.

Melun n’est pas la seule collectivité francilienne à tenir à sa crèche. À 40 km de là, Charles Aslangul, maire (LR) de Bry-sur-Marne, a décidé pour la deuxième année d’installer une crèche au pied du sapin, juste devant l’Hôtel de Ville. La crèche est dans l’un des chalets de bois réservés au marché de Noël, derrière une vitrine, en face de l’Hôtel de Ville.

« Cela rassemble au-delà des croyances, estime l’élu, ceux qui croient au ciel et ceux qui ne croient pas mais qui sont attachés à notre culture et à nos traditions, une manière d’enraciner cette période dans son histoire et sa culture. Noël, c’est aussi cela. » Il l’assure : à Bry-sur-Marne, ce n’est pas un sujet militant.