La Ministre attend les propositions des 22 Maires

La Ministre attend les propositions des 22 Maires frondeurs

Article Le Parisien, 24 février 2021

« Ma porte reste ouverte ». Emmanuelle Wargon devait ce mardi recevoir le collectif des 22 maires* du Val-de-Marne nouvellement constitué pour défendre « un urbanisme maîtrisé », alors que la loi SRU (relative à la solidarité et au renouvellement urbain) qui fixe à 25 % le taux de logements sociaux à atteindre d’ici 2025 est remise sur le métier. Mais la rencontre n’a pas eu lieu.

« Ils m’ont interpellée, j’ai proposé une réunion de travail rapide, mais ils n’ont pas souhaité y participer, ils n’étaient pas prêts », explique la ministre du Logement, sollicitée sur le sujet, en marge de son déplacement à Villeneuve-Saint-Georges. Non sans avoir souligné que le maire Philippe Gaudin (DVD) ne fait pas partie de ce collectif.

« Ils m’interpellent mais ne sont pas prêts »

Mais la ministre très val-de-marnaise, puisque implantée à Saint-Mandé, n’a pu s’empêcher de souligner le « paradoxe » : « Ils m’interpellent mais ne sont pas prêts. D’autres l’étaient. » Le matin, elle avait reçu l’Association des maires de France, l’Assemblée des communautés de France, France urbaine, les maires ruraux, du littoral et de la montagne.

Une semaine auparavant, ce collectif réuni à l’initiative du maire (LR) de Bry-sur-Marne et composé d’élus plutôt à droite sur l’échiquier politique, avait diffusé une lettre ouverte à son attention, alors qu’elle a annoncé sa volonté de prolonger la loi SRU.

Les maires se réunissent à la mi-mars

« Nous voulons venir avec des propositions pour coconstruire la loi de demain, mais pas une rencontre juste de posture ou de communication », justifie le maire de Bry, Charles Aslangul, ce mardi soir. Un premier atelier de travail doit se tenir à la mi-mars en mairie de Bry avec les 22 maires. « Il faut nous laisser le temps de travailler, poursuit-il. Mais l’échange se fera. »

Dans leur lettre ouverte, les signataires pointaient les objectifs « intenables » de la loi SRU, « en contradiction totale avec le défi incontournable de préservation de l’environnement qui exige de maîtriser l’urbanisation et l’imperméabilisation des sols, mais aussi de créer de nouveaux espaces verts en milieu urbain ». Et ce, sur fond de pandémie.

Mais ce n’est pas par hasard que les maires de droite du Val-de-Marne réagissent ainsi. C’est dans ce département que quatre maires (Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Mandé, Ormesson et Le Perreux) ont perdu la main sur les permis de construire. A ces communes, s’ajoutent six autres carencées pour leur manque de logements sociaux. Un enjeu, dans ce département de 47 communes, qui pourrait, selon certains, venir même alimenter la campagne des départementales…

*Bry-sur-Marne, Charenton-le-Pont, Choisy-le-Roi, Joinville-le-Pont, L’Haÿ-les-Roses, Limeil-Brévannes, Maisons-Alfort, Mandres-les-Roses, Nogent-sur-Marne, Noiseau, Ormesson-sur-Marne, Périgny-sur-Yerres, Le Perreux-sur-Marne, Rungis, Saint-Mandé, Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Maurice, Santeny, Sucy-en-Brie, Thiais, Valenton et Villeneuve-le-Roi.

✅Avec les collègues membres du « collectif des Maires pour un urbanisme maîtrisé », nous nous inscrivons dans une démarche constructive de réflexion visant à l’amélioration de la loi en s’appuyant sur notre expérience d’élus locaux. Et ce, loin des positions dogmatiques et, souvent, vide de sens. Au travail !
✅ Nous dialoguerons avec Madame la Ministre « à l’issue de nos travaux » comme cela était clairement exposé dans notre manifeste.