De l’aide pour Michel !

De l’aide pour Michel ! 

Ce dimanche matin, je suis allé à la rencontre de Michel.
Nous avons longuement échangé, il m’a autorisé à retranscrire notre échange et à utiliser sa photographie.

C’est grâce à des Bryards inquiets qui m’ont interpellé sur la situation de Michel que j’ai pris connaissance de sa présence dans notre ville.

Michel est un sans domicile fixe qui s’est installé au pied de l’Hôpital Saint-Camille à Bry-sur-Marne. Saint-Camille, patron des malades et pestiférés…
Michel est un ancien cuisinier de 69 ans qui a été expulsé de son logement en 2012 suite à des impayés de loyers.

Depuis, il vit à la rue et, épisodiquement, en foyers au gré des places disponibles mais aussi des conditions parfois violentes d’hébergement qui le poussent à quitter des foyers trop dangereux pour sa sécurité physique et mentale.

Aujourd’hui, il touche une retraite d’environ 800€ qui ne lui permet pas de sortir la tête de l’eau sans aide.
Malgré ses maigres revenus, Michel m’a indiqué être prêt à payer jusqu’à 450€ pour un studio qui lui permettrait d’échapper à l’enfer de la rue.

L’enfer, c’est le mot. Michel voit sa santé se dégrader rapidement.
Il m’a indiqué être atteint depuis peu par la gale du fait des conditions insalubres dans lesquelles il (sur)vit.
Pourtant, Michel ne se plaint pas et reste incroyablement digne. Il force le respect.

À savoir comment il fait pour subvenir à ses besoins primaires, il m’a répondu « la faim cela n’est pas un problème, on ne meurt pas de faim en France ». Des associations viennent souvent à sa rencontre, la Croix Rouge notamment.

De faim, on ne meurt pas donc. De solitude et d’abandon, oui. À petit feu.
Sa situation de précarité extrême m’a profondément boulversé. Révolté aussi.

Révolté car Michel a travaillé toute sa vie et se retrouve à presque 70 ans à la rue.
Révolté car des moyens colossaux sont mobilisés au profit de clandestins qui prennent littéralement la place de femmes et d’hommes comme Michel. Je ne parle pas des véritables réfugiés dont la France s’honore à les acceuillir. Je parle bien ici des clandestins, ceux qui ont été déboutés de leurs demande d’asile ou de carte de séjour après être entrés illégalement sur le territoire national mais qui ne repartent pas une fois le refus entériné par la justice administrative (+ de 80% des demandeurs selon l’OFPRA).

Ces gens profitent du laxisme de l’État face à leur situation illégale et ce sont des dizaines de milliers de « Michel » qui en pâtissent. Le plus inique dans cette histoire est que ces illégaux ne travaillent pas, n’ont jamais cotisé mais sont hébergés, nourris, habillés gracieusement quand Michel, qui a travaillé toute sa vie et donc côtisé, est abandonné et condamné à vivre sans un toit sur la tête. Et ce, alors même qu’il est prêt à y consacrer plus de la moitié de sa retraite ! D’un côté des illégaux qui par définition ne travaillent pas et profitent des largesses de l’État, de l’autre un retraité qui meurt en silence dans l’abandon et la solitude.

Hasard du calendrier, la présence de Michel à Bry-sur-Marne succède à la réquisition d’un gymnase entier pendant deux mois à Bry-sur-Marne pour héberger une cinquantaine de « migrants ».

Cette situation révoltante n’a que trop durée !

Bien-sûr, les solutions structurelles à apporter aux dizaines de milliers de « Michel » ne pourront venir que de l’État et dépassent les compétences d’un élu municipal. Mais enfin, il est du devoir de la municipalité de Bry-sur-Marne de se mettre en phase avec ses grandes déclarations humanistes qui ont présidées à l’accueil des migrants à Bry-sur-Marne avec « humanité, dignité et solidarité » comme le Maire l’avait affirmé en avril 2019.

J’ose affirmer que Michel a prioritairement le droit à notre humanité, notre solidarité, notre générosité, bref à la dignité.

Élu de Bry-sur-Marne, j’appelle solennellement la Mairie de Bry-sur-Marne à prendre toutes les mesures utiles pour permettre à Michel de sortir de l’enfer de la rue :

  • Mesures provisoires d’urgences d’abord pour très rapidement lui permettre de dormir ailleurs que dans la rue, se laver et retrouver sa dignité d’homme. Si un gymnase entier a pu être réquisitionné pendant deux mois, nous pouvons trouver les moyens de loger Michel quelques jours, semaines, le temps de trouver une solution sur le long terme.
  • Mesures d’accompagnement ensuite, pour aider Michel à entamer toutes les démarches qui lui permettront de retrouver un logement digne.

Michel ne demande pas l’aumône, Michel demande qu’une main lui soit tendue.
Élus de Bry-sur-Marne, tendons lui la main.

Charles Aslangul
Président du groupe municipal « Génération Bry »
Élu municipal de Bry-sur-Marne